Le sommeil de 3 à 6 ans

Entre 3 et 6 ans, le sommeil de l’enfant poursuit sa maturation et devient globalement plus stable. Les nuits sont plus longues et régulières, les réveils nocturnes se font rares, et la capacité à enchaîner les cycles de sommeil est bien installée. Pourtant, cette période reste marquée par plusieurs transitions importantes : la disparition progressive de la sieste, l’entrée à l’école, le développement de l’autonomie au coucher… tout en conservant un fort besoin de co-régulation émotionnelle.

Une baisse progressive des besoins de sommeil

À cet âge, la durée totale de sommeil sur 24 heures se situe généralement entre 10 et 13 heures, dont la quasi-totalité la nuit. La sieste unique, déjà en place depuis l’âge de 1 à 2 ans, disparaît souvent entre 3 et 5 ans. Cette transition n’est pas linéaire : certains enfants arrêtent brutalement de dormir en journée, d’autres alternent entre jours avec sieste et jours sans, selon leur niveau de fatigue.

Même après l’arrêt de la sieste, beaucoup d’enfants bénéficient d’un temps calme en début d’après-midi, pour récupérer et apaiser le système nerveux. La disparition de ce moment de repos peut entraîner de la fatigue en fin de journée, parfois à l’origine de crises émotionnelles ou de difficultés d’endormissement.

Un sommeil plus autonome… mais pas toujours

Entre 3 et 6 ans, certains enfants développent une plus grande capacité à s’endormir seuls, à se rendormir après un réveil nocturne, et à réguler leur sommeil de manière autonome. Mais cette autonomie ne signifie pas absence de besoin : la co-régulation reste souvent essentielle, notamment lors de journées chargées émotionnellement ou après un changement important (déménagement, naissance, début de la maternelle).

Répondre à un besoin ponctuel de présence au coucher ou lors d’un réveil ne “casse” pas l’autonomie acquise : au contraire, cela renforce le sentiment de sécurité qui soutient la capacité à dormir seul.

La régularité du rythme : un pilier essentiel

Plus l’enfant avance en âge, plus son sommeil bénéficie d’horaires réguliers. Des heures de coucher et de lever stables aident l’organisme à maintenir un rythme circadien solide, réduisant ainsi les difficultés d’endormissement ou les réveils précoces. Les variations ponctuelles sont possibles, mais un écart régulier de plus d’une heure peut perturber la qualité du sommeil.

La constance des routines du soir reste également déterminante : bain, pyjama, lecture, câlin… la répétition rassure et prépare efficacement à la nuit.

L’impact des écrans sur le sommeil

À cet âge, la vigilance face aux écrans est primordiale. L’exposition à la lumière bleue, surtout en fin de journée, retarde la production de mélatonine et peut repousser l’endormissement. Les contenus stimulants (dessins animés rapides, jeux interactifs) excitent le système nerveux et compliquent l’apaisement nécessaire au sommeil.

Il est recommandé :

  • D’éviter les écrans au moins 1h avant le coucher.

  • De privilégier des activités calmes (dessin, lecture, jeux de construction).

  • De maintenir une exposition quotidienne à la lumière naturelle le matin et en journée, pour soutenir l’horloge biologique.

La constance des routines du soir reste également déterminante : bain, pyjama, lecture, câlin… la répétition rassure et prépare efficacement à la nuit.

L’école : un nouveau rythme à intégrer

L’entrée à l’école est une étape majeure dans la vie de votre enfant, mais aussi pour vous ! Le début de la scolarisation peut avoir un impact significatif sur le sommeil des tout-petits : difficultés d’endormissement, réveils fréquents, somnolence en journée, irritabilité, besoin de proximité accru…

Comprendre ces changements et adopter des stratégies adéquates peut vous aider à assurer une adaptation en douceur et des nuits reposantes. Pour faciliter ce sommeil, voici quelques conseils :

  • Mettez en place des routines claires : les enfants se sentent rassurés quand ils savent ce qui va se passer. Un tableau de routine matin & soir peut les aider à anticiper et à se préparer sereinement.

  • Gardez un rythme régulier : essayez de maintenir des horaires de coucher et de lever stables… même le week-end.
  • Réduisez les écrans : les écrans émettent une lumière bleue qui perturbe la production de mélatonine.
  • Parlez de ses émotions : chaque enfant vit la rentrée différemment. Invitez-le à raconter sa journée, écoutez ses inquiétudes et validez ses ressentis.
  • Sieste adaptée : pour les plus jeunes, la sieste reste bénéfique… mais veillez à ce qu’elle soit courte et pas trop tardive pour éviter de décaler le coucher du soir.

En résumé

Entre 3 et 6 ans, le sommeil gagne en stabilité et en autonomie, mais reste sensible aux changements de rythme et aux sollicitations émotionnelles.

L’arrêt progressif de la sieste, la baisse légère du quota de sommeil, la régularité des horaires, la gestion des écrans et l’accompagnement des émotions jouent un rôle clé pour préserver un sommeil de qualité.